Le Livre sans nom, Anonyme
Voilà sans nul doute un titre et un nom d'auteur qui ne peuvent qu'attiser la curiosité du lecteur : un livre sans titre et anonyme, quel mystère cela peut-il bien dissimuler ? La couverture ne nous en apprend pas davantage, et il vaut mieux à mon avis se garder de lire même la quatrième si l'on veut garder à l'ouvrage tout son caractère énigmatique.
Car des énigmes, il ne va cesser de s'en poser tout au long de l'ouvrage, et à l'image de cet aspect sombre qui caractérise les livres des éditions Sonatine, le récit plonge dans des tourbillons de noirceur et de violence qui ont réjoui la lectrice amatrice de thrillers sanglants que je suis. Pourtant, la narration n'est pas dénuée d'humour, et tisse habilement l'enchevêtrement des parcours des personnages, que l'on ne découvre en détail que pour mieux les voir disparaître ensuite. Les premières pages jouent à plein leur rôle d'attraction du lecteur, et l'enferment dans les rêts solides d'un suspense bien mené ; on se laisse avec plaisir mener et malmener, tant et si bien que l'ouvrage ne paraît jamais trop long, et que l'on n'a jamais hâte de le voir prendre fin, bien que l'on souhaite ardemment connaître enfin la clé du mystère. Mais plus on progresse, et moins les choses se simplifient, sinon par la soustraction implacable d'un personnage après l'autre. Si bien que l'on se demande avec un peu d'appréhension comment tout cela pourra bien finir, et l'on n'ose imaginer que l'auteur nous fera ce coup bas de faire disparaître ceux auxquels l'on est le plus attaché.
Le Livre sans nom se présente comme un ouvrage déjanté, un équivalent des "films de Quentin Tarantino, de John Carpenter, de Robert Rodriguez". Je ne sais pas s'il faut forcément aller chercher un équivalent cinématographique pour traduire le plaisir assez intense que l'on prend à lire cet ouvrage d'un bout à l'autre ; peut-être songe-t-on déjà aux adaptations potentielles, tant il semblerait que ce soit aujourd'hui le summum de la consécration pour un ouvrage littéraire que d'être adapté. Il est certain cependant que le scénario en tant que tel s'y prêterait fort bien, mais il faudrait un vrai talent de réalisateur, car de l'issue de l'ouvrage il est aisé de faire un navet si l'on n'y prend garde.
Je remercie en tout cas vivement Blog-o-Book et l'éditeur partenaire pour cette découverte, éditeur dont je lis le second ouvage, et qui me séduit réellement. Une fois n'est pas coutume, voici la bande-annonce du livre, que j'ai découverte après avoir lu le livre, et qui me paraît bien refléter l'univers du roman.